Mes chers parents, je pars.
Je vous aime, mais je pars.
Vous n'aurez plus d'enfant
Ce soir.
Je ne m'enfuis pas, je vole.
Comprenez bien, je vole.
Sans fumée, sans alcool,
Je vole, je vole...
Elle m'observait hier,
Soucieuse, troublée, ma mère,
Comme si elle le sentait.
En fait elle se doutait,
Entendait.
J'ai dit que j'étais bien,
Tout à fait l'air serein.
Elle a fait comme « de rien ».
Et mon père démuni
A souri.
Ne pas se retourner,
S'éloigner un peu plus.
Il y a à Gard une autre gare
Et enfin, l'Atlantique.
Mes chers parents, je pars.
Je vous aime, mais je pars.
Vous n'aurez plus d'enfant
Ce soir.
Je ne m'enfuis pas, je vole.
Comprenez bien, je vole.
Sans fumée, sans alcool,
Je vole, je vole…
Je me demande sur ma route,
Si mes parents se doutent
Que mes larmes ont coulé
Mes promesses et l'envie d'avancer.
Seulement croire en ma vie,
Voir ce que je me suis promis.
Pourquoi, où et comment ?
Dans ce train qui s'éloigne
Chaque instant…
C'est bizarre, cette cage
Qui me bloque la poitrine.
Je ne peux plus respirer,
Ça m'empêche de chanter.
Mes chers parents, je pars.
Je vous aime, mais je pars.
Vous n'avez plus d'enfant
Ce soir.
Je ne m'enfuis pas, je vole.
Comprenez bien, je vole.
Sans fumée, sans alcool,
Je vole, je vole…
Lalalala, lalalala
Lalalala…
Je vole, je vole…
Michel Sardou, compositeur
1978
Louane Emera, interprète
2014